C’est mon premier billet à caractère économique. Je ne peux pas dire si celui-ci sera le dernier, il parait qu’il ne faut jamais dire « jamais »…. Je me permets cet intrusion dans le « joyeux monde économique », même si ne fait pas partie de mes sujets traités habituellement dans ce blog. En fait, c’est mon background d’économiste qui revient à la surface (Hé oui, j’ai également un B.Sc.Économique).
Je vais essayer d’exprimer clairement ma pensée. Aujourd’hui le lancement d’un pamphlet traitant des enjeux économiques québecois. De plus, j’écoute d’une oreille, les pensées économiques qui font surface lorsque les gens discutent entre-eux dans des lieux publics (je sais ce n’est pas poli!). Plusieurs idées sont lancées avec ou sans conviction (en fonction des capacités intellectuels des tribuns!). Certaines idées semblent intéressantes, mais pour la plupart, je les qualifierai de coup d’épée dans l’eau!
La plupart des gens ne tiennent pas compte de certaines grandes réalités auxquelles notre Gouvernement Québecois devra faire face dans les prochaines années.
1. Premièrement, le Québec n’est pas simplement une société distincte par sa dualité linguistique, mais également par le fait que sa population active sera la première en Amérique du Nord à décliner dans les 5 prochaines années. Ce qui signifie moins de personnes sur le marché du travail, donc moins d’impôts à recevoir de nos beaux gouvernements. Ce phénomène est de loin, un des plus importants dans notre société, alors que nos infrastructures en générales sont à renouvelées (la plupart ont déjà plus de 40 ans) et que la province est lourdement endettée : environ 5 milliards de dettes par année.
2. Pour le remplacement des infrastructures, le gouvernement doit choisir d’utiliser une plus grande partie des impôts perçus ou de s’endetter encore plus. S’il choisit d’utiliser une plus grande partie des impôts, il aura moins d’argent pour rembourser la dette. Si en plus la population active diminue, il aura encore moins d’argent pour rembourser la dette. Etc. Etc. Joyeux!
Ici plusieurs personnes offriront l’une ou plusieurs des alternatives suivantes :
- Augmentons la TVQ - Simplement Ouarch, quelle mauvaise idée. Mais tellement rentable et tentant pour le gvt. Lire le paragraphe suivant, car cela s'inscrit dans le même cadre.
- Augmentons l’impôt des particuliers. C’est comme demandé à quelqu’un de payer encore plus, alors qu’il paie déjà 50% de son revenu, et lui annoncé en même temps qu’il aura encore moins de services. Puisque la population active diminue et que les infrastructures doivent être remplacées et que nous devons continuer à payer la dette!!! Youppidoulailai. Et je ne parle pas ici, de la diminution de la capacité de consommer des individus. Youppidoulailai2.
- Augmentons l’impôt des entreprises. Ici, il est évident que nous devons faire quelques choses. Nos entreprises sont dans les moins taxés du G10. Il est vrai que nous devons faire face à de la concurrence au niveau des coûts de production (en majeur partie asiatique), mais cette réalité frappe également des pays comme la Suède. Plusieurs programmes de taxation ont été instaurés en fonction des secteurs d’activités. Avec imagination, pourrait faire la même chose ici. Mais la marge de manœuvre est mince, puisqu’a la moindre augmentation des coûts d’exploitation est directement reflété dans le prix de vente. Alors que nous sommes en période d’incertitude totale pour le prix de l’essence qui varie autant que le poids de Michèle Richard!!!!
- Diminuons les services. Par exemple augmentons le coût des garderies à 7$ (Sachant que le coût réel est estimé à 25$). Il est vrai, qu’il s’agit d’une mesure coûteuse pour le gouvernement. Mais le fait d’augmenter la quotidienneté, mais de la pression sur les moins biens nantis économiquement (la plupart étant les femmes monoparentales), diminuant du même coup leur capacité à consommer et ne les encourageant pas à demeurer sur le marché du travail. Nous revenons donc à notre point de départ, où le Québec vivra une baisse indéniable de sa population active.
3. Personne ou aucun organisme ne remet en question le fonctionnement de nos services. Dans notre travail, si nous voulons obtenir un bonus, ou une augmentation nous devons performer. Pour obtenir un renouvellement de budget nous devons prouver le bienfait et l’efficacité. Rien ne remet en question les services gouvernementaux, alors que plusieurs milliards y sont investis chaque année. Aucun Robin des Banques pour les services gouvernementaux. Il est facile de gérer des services gouvernementaux au Québec, dans la mesure ou vous n’êtes pas sujet à beaucoup de critique…. Dans les rares cas ou la performance est en jeu, par exemple la Caisse de dépôt, les gens peuvent quitter en recevant leurs primes, alors que l’organisme obtient le pire rendement de son histoire. Bon dieu, personne ne relit les contrats de ces gestionnaires…..
4. Vendons des organismes gouvernementaux. La SAQ étant la plus souvent cité. Voyons donc, la valeur marchande de la SAQ représente environ une année de dette. Donc nous aurions une année avec un déficit zéro, ensuite…. No more dividende!!! Pas certain que ce soit une bonne idée. Toutefois je remettrais en question les budgets marketing. As-t-on vraiment besoin de faire autant de marketing, alors que vous êtes un monopole. Enrichissant une poignée de publicitaire, déjà bien nanti (La commission Gomery, ça vous dit quelque chose!)
5. Vraiment besoin de 2 hôpitaux universitaires dans une ville de 3 millions d’habitants. Ici, clairement un cas d’accommodement raisonnable entre les universités. Faudrait clairement se pencher également sur les cas de l’exode des cerveaux, sachant que non loin de 50% des médecins formés à McGill ne pratiqueront jamais au Québec…
En gros, nous parlons ici d’un joyeux mal de tête pour notre gouvernement géré par un beau frisé. Par les temps qui courent, ils réussissent à mettre du plâtre dans les fissures en augmentant par exemple l’électricité. En nous disant que de toute façon notre facture électrique est moindre que nos voisins Ontariens. Mais du même coup, mon compte de taxe va avoir une bombe dans le derrière l’an prochain, si nous écoutons les bulletins de nouvelles des dernières semaines, alors que Montréal et Longueuil ont annoncés des escalades digne de courbe exponentielle.
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