Du plus profond de ma mémoire, j'ai toujours appelé mon père le bonhomme... N'a jamais rien dit jusqu'à rien soir à l'hôpital: "Tu m'as tjrs appelé le bonhomme et il a versé une larme."
J'appelais le bonhomme, car mon père était le champion du surnom. J'étais pour lui Dadou, mon jeune frère L'Bé, etc. Cette habitude qui lui venait de sa famille, ou chacun des 13 enfants avaient son surnom (Poupette, Bob, Ti-Jean, ....). Habitude qui m'a involontairement transmise, car je donne moi aussi des surnoms à tous et chacun, comme mon fameux Hey Cowboy, que je dis amicalement à toutes mes amis filles (En mémoire de mon grand-père qui lançait sans comprendre des "Yes Sir Madame!").
Comme je disais mon père est à l'hôpital. Celui qui n'a jamais été malade, vient de fléchir d'un coup. Celui qui malgré son âge avancé va encore au gym à chaque jour, fait du roller-blade l'été (truc qu'il a commencé dans la soixantaine et qu'il continue dans les 70) parce que le jogging est devenu trop dur... Celui qui refuse les voiturettes de golf mais qui fait son 18 aux deux jours. Celui qui racle encore à la main son terrain pour avoir une pelouse exceptionnelle.
Même si je ne suis pas très proche de mes parents (Pour ne pas dire, pas proche du tout), mon père a été mon idole de jeunesse. L'athlète suprême, l'homme des défis, le gars qui savait tout faire et qui avait tous les talents (Sauf celui des relations interpersonnelles). C'étais l'idole de plusieurs de mes amis. Durant toute sa vie, le sport à été présent. Il faisait du sports extrêmes avant le nom et il disait lui même, "j'ai les gosses bénies" à toute les fois qu'il passait proche de se péter la margoulette. Un athlète exceptionnel doublé d'un corps de dieu dont il était fier ne laissant jamais une once de gras s'attacher à l'un de ses abs. Si quelqu'un avait le malheur de lui dire qu'il commençait à avoir la fesse ronde, il partait faire un 10 km de jogging à fond la caisse.
Hier, je le voyais amaigri (150 lbs sur 6'2'') et plein de tubes. Pour la première fois, le défi n'est pas une montagne, un marathon, un tournoi ... mais bien sa vie. Aller le bonhomme bat toi "sacrament de tabarnak" comme tu aurais dit, ton seul adversaire en ce moment c'est toi même. J'ai tjrs envié ta rage de vaincre, hier celle-ci était à plat, get up and boogie le bonhomme. Lance moi à nouveau ce regard qui me montrait que les concurrents allait en manger toute une et ensuite tu sortais le turbo. T'as encore un boutte de chemin à faire avec ta Solange. Pour une fois ne le fait pas pour toi mais pour celle qui t'aime et qui était dévasté hier.
A+
Magnifique message Martin. Tres emouvant et un bel hommage. Je vais penser a lui aujourd'hui en faisant plein de bruit pour reveiller son lion qui dort.
RépondreEffacerJ'imagine que ce petit billet t'a demandé 30 années de reflexion. C'est touchant.
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