lundi 9 mars 2009

Tranches de vie Part III - Gomez et journée bien mal amorcée

Une journée comme les autres en afrique. Nous sommes en septembre. L'humidité à bloc. Déjà tôt le matin, la chaleur se fait sentir. Il n'y pas grand répit de chaleur en bas de l'équateur.
Ce matin Moi et NB prenons le taxi comme à notre habitude, en direction du Plateau. Le Plateau est le quartier des affaires de la ville d'Abidjan. On y retrouve les buildings, les restaurants, les écoles, etc. La partie active de la ville durant la semaine de travail. Alors que notre hôtel est dans Cocody, le Westmount ou Outremont d'Abidjan (Le quartier huppé).


NB est en beau joual vert. Il va pété une crise hors norme. Mais avec NB c'est normal. Il est comme moi, caractériel jusqu'au bout des ongles. Ce matin, la crise résulte de son achat de fer à repasser. Celui-ci a brûler une partie de son pantalon. Il veut retrouver le vendeur, l'actionner, etc.. Tout y passe. Je dois me retenir de ne pas rire. C'est plus grand que nature. Impossible de détendre l'atmosphère. L'histoire est cocasse dans la mesure ou saisissez le fait que NB veut actionner l'africain qui lui a vendu le fer à repasser. Premièrement la chance qu'il retrouve celui-ci est plus que mince. Deuxièmement la chance que le vendeur est des papiers légaux valident pour exercer la vente d'appareils au marché ou dans la rue est quasi-nulle. Troisièmement, la chance que le vendeur provienne de l'extérieur du milieu urbain est très grande. Si celui-ci vient de la campagne ou d'un petit village, il est fort à parier qu'il ne parlera pas autre langue que son dialecte. Donc ça par mal le recours collectif contre le vendeur!!!!!


Durant le trajet de taxi, NB se rend compte, que le chauffeur nous facture aux tarifs étranger (Explication : Les taxis africains ont un tarificateur, comme dans les pays du G10. Exception qu'eux le modifie. Installation d'un switch sous l'appareil qui permet de modifier à volonté le taux facturation. C'est Marie-Carole M. qui nous a donné le tuyau. Elle connais bien l'Afrique pour y avoir habité longtemps. ). Pauvre chauffeur, ce n'étais pas le bon moment.....


NB est découragé de sa journée d'enseignement, il n'est pas certain que les gens ont bien compris ce qu'il leur enseignait. Lors des formations, il n'y a pas de sieste durant le jour. Donc l'après lunch, nous avons souvent droit à des siestes très profondes de nos participants. Ce qui est beau la-dedans, c'est que ceux-ci ne combatteront jamais le sommeil. C'est naturel, laissons nous aller!!!! Il faut donc répéter souvent, car plusieurs des étudiants manquent certains passages. Tjrs un ou deux plus éveillés que les autres, avec eux il faut les occuppés avec de la mise en pratique. C'est ce qui manque à l'Afrique, la mise en pratique. Ils connaissent très bien la théorie (souvent mieux que nous) mais pour exécuter le travail, alors là c'est une autre histoire. Ils figent devant l'ordi. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'en Afrique il faut avoir une approche de collégialité. Un job, même simple doit être exécuté par plusieurs. Il faut qu'il y est consensus. Même pour changer une ampoule électrique.


Le soir nous décidons d'aller manger dans une pizzéria du Plateau II. Nous y allons en taxi. Le plateau II est situé à quelques kilomètres. Les voitures proviennent souvent des pays européens, quand elle arrivent sur le continent africain elle font souvent peur. Pas de rainure sur les pneus (threads). Les freins quasi-inexistants.


Me rappelle par la même occasion, lors de mon séjour au Burkina Faso, celui qui avait l'entretien du 4Runner (un jeep Toyota 4x4 ) avait changé les batons de freins par des batons de freins en bois. Il était similaire, impossible de voir la différence au premier coup d'oeil. Ici les africains n'ont rien à envier au Asiatique dans la copie.


Si nous revenons à notre chauffeur de taxi en direction de la Pizzéria. Nous sommes dans une vieille Fiat orange délavé par les années et le soleil. En haut du pare-brise une bande pare-soleil sur lequel est inscrit en grosse lettre GOMEZ. Je demande au chauffeur, s'il s'agit de son nom. Il me dit que non, que la voiture appartient à son patron et que celui-ci l'acheté au port , etc... Je lui répond que je trouve bizarre son histoire et qu'il a des allures hispanophones (Il est africain!!!!) et que GOMEZ est assurément son nom et qu'il nous monte un bateau. Bla bla bla. Pendant tout ce temps NB rie comme un fou de mes niaiseries. Mais il faut comprendre qu'a l'époque moi et NB avons dans notre langage défini une série de mécanisme. A toute les fois que nous utilisons un mot anglophone nous revisitons sa prononciation. Le running gag fut initié à partir de la fameuse farce : "Comment dit-on Ananas en anglais ? Ananassssssssssss or Ananas" alors que la réponse est Pineapple. Donc dans le cas présent du Taxi, je lui posait la question suivante : "Are You Gomez Orrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr GôMEZZZZZZZE?". Niaiseux, vous me direz, mais avec 2 huluberlus comme nous.....


Le chauffeur de taxi enchaîne, en nous demandant si nous sommes espagnols, nous lui répondons que oui et commençons par lui donner un cours d'espagnol à sa demande (Alors que le seul mot que je connais est Olé). Donc l'allume-cigarette devient "allumadose" et je ne me souvient plus des autres termes que j'avais crée.


Encore une fois, nous sommes devenus des stars (favorables ou non à notre cause) auprès des chauffeurs de taxi de l'Hôtel Ivoire. Et jamais plus nous avons payé le tarif touriste.

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