vendredi 23 janvier 2009

Comme une odeur de livre...

Hier soir j’écoutais Christiane Charest en reprise à la SRC (hé oui je me couche tard!). Le sujet abordé était le livre se meurt-il, suite à un article de Patrick Lagacé paru le 15 décembre 2008 dans le journal montréalais LaPresse. Selon moi l’entrevue musclée à quelque peu dérapée et n’a pas amené de réponses.

Pour ma part, il m’arrive de réfléchir sur l’avenir du livre. Je ne pose plus de questions concernant le journal, car selon moi ce média se dirige vers une mort lente. Contrairement au livre, je crois que l’Internet peut facilement remplacer le journal. Et non seulement le remplacer, la couverture Internet offre de meilleurs résultats.

Revenons à nos moutons! J’aime le livre dans son ensemble. L’objet, son odeur et le bonheur qu’il peut m’apporter lorsque celui-ci me plaît. La génération de mes enfants n’aura pas connu l’avant et l’après internet. Ils sont nés (Grenouille et Juju) après l’arrivée de l’Internet. Bien que grande consommatrice de la toile et même blogueuse, ma fille est avant tout une lectrice passionnée, et ce depuis sa tendre enfance. Il est vrai que d’avoir une Mamie ex-agente de presse de Flammarion et une mère qui a travaillé plusieurs années dans le domaine littéraire, aide à développer le goût de la lecture. Dans ma famille, le livre est le cadeau par excellence.
Pour mon fils les choses sont différentes. Oui, il lit un peu. Surtout des bandes dessinées (Kid Paddle). Juju est imprégné de la technologie. Son temps libre est consacré (comme pour la plupart des garçons de son âge) à l’ordinateur et aux consoles (XBOX, WII, et autres). Il comprend si rapidement les jeux (selon lui!) qu’il ne prend jamais la peine de lire les instructions. C’est ici que mon découragement débute. Pas la peine de lire le 2 ou 3 pages d’instructions qui sont fournis avec les jeux. A quoi bon, il découvrira éventuellement. Cela ne fait que justifier plus d’heures à jouer. Il a des réflexions du genre, à quoi bon lire les Harry Potter, de toute façon le film va sortir à l’automne prochain. Ouch! Ça fait mal…. J’essaie de lui expliquer que livre est plus complet et que le film est en général un simple reflet ou un résumé du livre. Rien n’y fait. Et je regarde autour de lui (ses amis), et tous semblent (à part quelques exceptions) avoir le même syndrome. La facilité avant tout. Il est vrai que de lire demande un certain effort, une certaine concentration, mais le bénéfice en est grand.

J’ai le sentiment que de plus en plus, les gens vivent uniquement dans l’instant présent sans se soucier de l’historique ou du pourquoi de… De moins en moins de recul. Hier je dinais avec mon ami Philippe et nous abordions la question. C’est gens vont-ils vivre un clash à un moment donné. Frapper le mur de plein fouet. Ne pas prendre la peine de consulter l’opinion des autres, ou de comprendre l’imaginaire de son voisin, etc. A voir le nombre d’abonnés dans les sites de rencontre, forcé de constaté que les gens vivent dans la solitude, mais cherchent l’âme sœur en restant seul durant des centaines d’heures devant leurs ordinateurs à consulter des profils. Paradoxe…

Vous pourrez dire que je ne suis pas mieux que mon fils, je perds plusieurs à surfer sur Internet entre autres pour mon blog. A ma défense, je peux vous dire que je fais du ski alpin deux fois semaines avec les enfants et ma copine, hockey extérieur avec mon fils (encore prévu ce soir!), je donnais jusqu'à encore récemment 2 cours de spinning semaine, je lis un livre semaine au minimum. Je varie mes activités pour mon plus grand plaisir.

J’aimerais bien avoir vos commentaires à ce sujet. Question d’alimenter ma réflexion.

A+

2 commentaires:

  1. Intéressant Martin! J'ai tendance à penser la même chose que toi mais il y a un MAIS. Mon ami -- qui lit environs 50-60 livres par année -- me faisait remarquer que l'internet et le blogue sont des gages de qualité beaucoup plus rapides et certains que le livre. Avec le livre on a la chance de bercer notre lecteur et même l'endormir. Je pense à ces pages interminables pour décrire une patte de chaise. Avec le blogue, on doit savoir émettre une opinion cohérente et structurée et on a peu de place et de temps pour le faire. Le jugement du lecteur est plus rapide et moins conciliant. Si on est plate trop longtemps, le lecteur se tanne et nous délaisse pour un blogue plus intéressant, cohérent et soutenu. Cela a sûrement aussi rapport avec notre époque de la gratification instantanée: les zappers de télé, les caméras jetables et j'en passe. T'inquiètes je crois que comme nos parents on assiste à la mutation évolutive des générations qui nous suivent.

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  2. L'invention du piano n'a pas fait disparaitre la guitare.
    Il n'est donc pas si certain que les nouvelles formes d'écriture et donc de lecture, éclipsent les anciennes. Ceci dit, s'il ne nous reste de tous les transports équestres (Chariots, Charrettes, Charrues, et autres Diligences...) que les promenades en calèches pour touristes en rupture de quotidien, (ajoutant au dépaysement d'un espace "Autre", celui d'un autre temps), alors, attelés que nous sommes aux fluctuations du prix du baril et aux mises à jour numériques de nos parcours, peut être chercherons nous encore longtemps ,et comme en villégiature, dans les pages de quelque vieux livre, l'odeur du crottin.

    Le vite crée le vide.

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