jeudi 26 février 2009

Tranches de vie PART II : Hôtel Ivoire

NB venait me rejoindre en Côté d'Ivoire pour un projet de formation en technologie pour l'Agence Ivoirienne de Presse. Celle-ci voulait se doter d'un serveur Web et émettre des fils de presse pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.

Moi je suis là depuis un certain temps déjà. Et je connais bien le pays, j'en suis à mon 4 ou 5ème séjour là-bas. D'ailleurs le Directeur de l'Agence Ivoirienne de Presse est tjrs surpris, car je connais mieux Abidjan que lui. J'ai arpenté la ville dans tous les sens (Cocody, Plateau, Plateau II, etc..), je connais tous les restaurants, etc.

Nous séjournons à l'Hôtel Ivoire dans la nouvelle tour (Celle qui ne sent pas le cramoisie!). L'Hôtel l'Ivoire c'est la démesure dans toute son horreur. C'est le Dubai de l'Afrique de l'Ouest. 4 Restaurants à même l'Hôtel, 30 courts de tennis, une épicerie, une patinoire (oui oui une patinoire où j'ai jamais vu personne!) , une piscine qui doit faire 500 m de long et qui mène directement à un Casino.

Comme je vous disais, j'y suis allé souvent au cours des 4 ans qui précèdent ma rencontre avec NB. Donc je connais les habitudes de la maison. A chaque soir, un band joue de la musique dans le lobby ou il y a possibilité de prendre un verre et également d'accéder à la piscine. Le band joue les mêmes chansons à chaque soir depuis 10 ans et ce dans le même ordre. Le drummer commence à démonter son drum à 22h45 en continuant à jouer parce que le show se termine à 23h. Jamais d'ambiance, toujours le même calme plat. Deux ou trois touristes entourés de putes, complètement blasés au Bar.

Avant sa venue en Côte d'Ivoire, j'avais travaillé un mois avec NB sur un projet de migration d'infrastructure. NB agissait comme chef de projet. Nous avions eu un plaisir monstre. Alors de savoir que le phénomène de Québec venait me rejoindre en terre africaine, me réjouissait au plus haut point. Car j'étais en fin de mandat et ma famille commencait sérieusement à me manquer. Ma fille et ma copine étais à Montréal et je n'avais pas vu ma gang depuis plus de 6 semaines.

Mise en contexte terminée ! Ouf! On commence.

Premier soir de son arrivée, nous allons prendre une bière dans le lobby. NB est ébloui de savoir que je connais toute la séquence des chansons par coeur. Je lui explique que je connais la séquence uniquement à certaine heures. L'heure qui suit mon tennis (je joue au tennis 2 heures après le travail tout les jours) 7hà 8h, et l'heure qui suit mon retour du restaurant (9h30 à 10h30). Je ne connais pas le set entre 8h et 9h30 et de 10h30 à 11h00.

Mais pour le premier soir de son arrivée, nous faisons exceptions. Nous restons au bar à enfiler les bières et les entrées. L'arrivée de NB correspond au retour des pipers américains. Les pipers sont les américains qui sont en Côte d'Ivoire pour installer le pipeline de pétrole qui traversera le pays. Ils sont faciles à reconnaître, ils ont tous un énorme bras musclé et l'autre est normal (un peu comme le lanceur de javelot dans les 12 travaux d'Astérix). Ils sont en congés un weekend par mois. En général, ces gars là ne donnent pas dans la dentelle. Enfilent les bières et les putes au même rythme. Difficile de voir la déchéance de plus près. Mais contrairement, à ce que l'on pourrait croire, la déchéance est souvent silencieuse. Un véritable balai de la déconfiture humaine, tout ça accompagné par un band africain jouant du top 40 américain. Moi et NB sommes en retrait et regardons le spectacle et sommes subjugués. Il y a un côté suréaliste à tout ça.

D'un commun accord (en fait, il n'y a pas eu de deal, ça c'est fait tout seul), nous décidons de briser l'ordre qui y règne. Nous commençons à applaudir le band à chaque fin de chanson. Nous y allons avec des cris et sifflement d'enthousiasme démesurés. Ceci semble déstabilisé l'endroit, le band n'a probablement jamais reçu d'applaudissement. Je paie une bière au chanteur, celui-ci est complètement sur cul, devant tant de spontanéité. Les pipers commencent à danser avec les putes dans le lobby de l'hôtel. Moi et Nicolas faisont des demandes spéciales. Ce qui force le band à devoir changer l'ordre de ses chansons (une nouveauté pour eux). Le party est pogné dans l'hôtel. Marie, qui est une québecoise qui travaille sur le projet avec nous revient de son souper au restaurant et est complètement abasourdie et ce demande ce qui se passe ce soir à l'Hôtel. Le lobby est maintenant plein. Les gens applaudissent, le party est pogné ben dure.

Arrive 10h45, le drummer fidèle à son habitude décide de commencer à démonter son drum. Mais les demandes spéciales fusent. Il ne peut quitter l'endroit. Imaginer la scène, le drummer est probablement écoeurer de jouer les mêmes tounes depuis 10 ans, et veut prendre la poudre d'escampette, alors que le chanteur vit pour la première fois son heure de gloire. Dans sa tête je suis persuadé qu'il se croit à l'Olympia ou à Vegas.

Moi et NB continuons à mettre de l'ambiance. Ce qui fait en sorte que le show à durée une heure de plus. A partir de ce jour nous sommes devenus des stars de l'Hôtel Ivoire. Tout le monde nous saluent au passage. Les employés nous font des faveurs, etc...

C'est ainsi qu'a commencé le séjour de NB en afrique...

1 commentaire:

  1. HAHAHAHA !

    Mais qu'est-ce que tu as une mémoire incroyable ! Tu m'as replongé dans le bar de l'hôtel, nos sourires étampés dans face, complètement crinqués...

    Je me souvenais plus de ce drummer qui démontait son drum tout en jouant ! Complètement débile...

    Encore deux autres bières? ;-)

    RépondreEffacer

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